Médecin intérimaire : quels sont les avantages et inconvénients ?
Quelle que soit sa spécialité, le médecin intérimaire intervient dans les hôpitaux afin de pallier un manque de personnel. De courtes ou longues durées, ses missions s’effectuent sous un contrat particulier. L’accord se concrétise soit directement avec la structure accueillante soit par l’intermédiaire d’un cabinet ou d’une agence de recrutement. Les hôpitaux de petite taille ou isolés géographiquement recourent souvent aux services de praticiens intérimaires. Toutefois, cette tendance s’équilibre progressivement face aux centres plus importants. Les équipes réduites reçoivent de plus en plus de médecins embauchés temporairement. Pour le professionnel, quels sont les avantages et les inconvénients de ce statut spécifique ? Tour d’horizon.
L’avantageuse rémunération du médecin intérimaire
Le contrat intérimaire est par définition précaire. Cette difficulté est compensée financièrement par la prime de 10 % qui clôt l’engagement. À celle-ci s’ajoute la prime de congés payés normalement due à tous les salariés. L’intérimaire touche donc une majoration de 20 % par rapport à un poste fixe. Le bénéfice financier se perçoit davantage sur le tarif journalier. Là où un titulaire touche en moyenne 260 euros la journée, le remplaçant en touche 650. Pour un exercice à temps complet durant un mois, le salaire de l’intérimaire atteint facilement les 15 000 €. À noter que les frais sont pris en compte par la structure d’accueil. Si le médecin temporaire doit s’éloigner de sa région première, les frais d’hébergement, de transport et de nourriture sont à la charge de l’hôpital.
Le calcul s’avère tout aussi avantageux pour l’exercice d’un temps partiel en intérim. Le salaire fixe d’un médecin embauché aux urgences débute à 2 200 euros mensuels. Un intérimaire qui accepte d’assurer une garde dans le même service touche 1 200 €. L’attrait du travail temporaire au sein du monde médical se comprend aisément. Certains praticiens en poste choisissent de diminuer les horaires de leur contrat de base afin d’exercer quelques jours par mois en intérimaires dans d’autres structures. Les sommes alors engrangées améliorent grandement leur niveau de vie.
La variété des missions et des candidats
Le médecin intérimaire enchaîne les missions au sein d’hôpitaux différents. Même s’il demeure dans la spécialité du praticien, chaque nouveau poste offre de nouvelles rencontres, une organisation particulière. Les opportunités sont donc multipliées. Découvrir des pratiques, des compétences et les acquérir est un réel enrichissement pour le travailleur. Tous ces savoirs valorisent un curriculum vitae. Ils témoignent d’une faculté d’adaptation appréciée dans un travail en équipe. Que le médecin débute sa carrière ou qu’il craigne la routine, le travail temporaire se révèle une solution idéale. Pour celui qui attend de se stabiliser, un contrat de remplacement peut déboucher sur une embauche pérenne. La recrue aura eu le temps de juger si le cadre de travail lui convient.
L’intérim est aussi un recours de choix pour le médecin hospitalier retraité qui souhaite cumuler emploi et retraite. Il veut souvent réduire son temps d’activité et se dégager des plages vacantes dans l’année. Les missions collent d’elles-mêmes à cette organisation. Tout en apportant un complément de revenus non négligeables.
Les inconvénients de la précarité
Les contrats intérimaires semblent très intéressants financièrement. Augmentés par les primes dont celle de précarité, le salaire est convaincant. Or, l’aspect précaire établit la principale difficulté du travail temporaire. Rien n’assure le prochain contrat. Certes, la période semble favorable. Les hôpitaux manquent de personnel dans tous leurs services. Les médecins intérimaires ont encore de belles années d’exercice devant eux.
Pourtant, cela ne garantit pas des embauches nombreuses et rapides. Si le salaire du remplaçant est intéressant pour lui, il représente une lourde charge pour la structure. Les hôpitaux qui manquent de moyens ne peuvent assumer cette dépense. Les postes vacants ne profitent donc pas systématiquement aux adeptes du contrat de courte durée. Travailler en collaboration avec un cabinet de recrutement qui centralise les offres d’emploi permet d’éviter les recherches chronophages et incertaines.
La question de la retraite
En intérim, il faut assurer des missions récurrentes afin de garantir ses droits à la retraite. Cependant, le travail temporaire est souvent choisi pour alterner périodes d’activité et vacante. La pension risque de diminuer de manière conséquente si les périodes sèches se cumulent. Même si les contrats intérimaires ouvrent aux mêmes droits que les contrats à durée indéterminée ou à durée déterminée, le calcul se complexifie. Là où un unique relevé annuel sert de justificatif, le praticien remplaçant doit conserver chaque relevé, chaque contrat avec une attention soutenue. Pour anticiper le montant de la pension retraire à taux plein, il faut d’abord déterminer son salaire annuel moyen. Cet indice moyen est comptabilisé à partir des 25 meilleures années de salaires. Revalorisé pour tenir compte de l’inflation, il définit la future pension. Lorsque l’exercice intérimaire occupe la majorité des années de carrière, le calcul devient fastidieux. Les réclamations auprès des assurances ou caisses de retraite également.
Autre limite concernant les droits de pension retraite. Les trimestres de validation se calculent comme pour les autres régimes salariés. Seul, les cotisations au régime de base sont prises en compte. Ceci équivaut à la part de salaire qui ne dépasse pas le plafond de la Sécurité Sociale. Le gain mensuel important de l’intérimaire n’augmente donc pas sa future rente.
Le recours à l’emprunt
Suivant sa situation personnelle, le candidat à l’intérim gagne à faire le point sur ses projets à court terme. Son organisation est beaucoup plus variable qu’avec un poste fixe. Hormis les horaires décalés des services hospitaliers, le changement de structure modifie le planning continuellement. Les temps de trajet, de travail journalier sont à revoir dès qu’une nouvelle mission débute. Les variations géographiques peuvent rendre caduque l’optique d’un projet immobilier. Si les opportunités de travail abondent dans la région où se situe le praticien, ce n’est pas pour autant que les banques se montrent enclines à le suivre. Même dans un secteur porteur, les contrats intérimaires sont souvent perçus par l’œillère de leur précarité. Les organismes de crédit les plus frileux sautent sur cette justification pour refuser le prêt tant espéré.
Le travail de médecin intérimaire comprend donc des avantages de diversité et de rémunération. Le suivi des patients pose question. Là, le praticien peut opter pour découper son temps d’intervention entre quelques lieux récurrents. Ainsi, il intègre plus profondément les équipes sans renoncer au changement. Les inconvénients de la précarité peuvent être en partie compensés par une activité soutenue. L’apport financier comble les besoins d’économies pour l’avenir. Reste à faire le point sur ses projets. L’intérim peut n’être qu’un passage temporaire au sein d’une carrière.
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