Pourquoi la pénurie de médecins généralistes s’aggrave en France ?
Entre activité salariale et libérale, le corps médical engloutit plus de spécialistes que de généralistes. Pourquoi cette préférence est-elle observée ?
Les raisons d’une spécialisation au détriment de la généralisation
Le secteur de la médecine ne connait pas de limites en matière de recherches. Généralement au cursus universitaire, les professeurs incitent les étudiants à la Fac à rêver grand. C’est-à-dire qu’on les amène après 7 ans d’études à se spécialiser dans une branche. Dans ce milieu, se contenter d’une thèse après l’université et demeurer généraliste est considéré comme de la paresse. Vous entendrez même parfois dire « tu ne seras qu’un simple généraliste » comme si ce n’était pas un emploi qui a le même objectif de soigner. Vous oubliez que le titre de médecin vous est donné pour avoir d’abord eu la maîtrise des généralités.
Il est vrai que pour traiter certaines pathologies, le besoin de consulter un spécialiste en la matière se fait sentir. Qui veut travailler à temps plein ? Pourquoi ne pas se spécialiser et avoir des heures de travail périodique ou même se mettre à son compte ? Voilà des questions qui vous amènent à cette étape. Avant tout rappelez-vous qu’au-delà du métier cela doit être une passion et mieux encore une vocation. Soigner à temps plein devrait être un souhait.
Les conséquences de cette rareté
Aujourd’hui quand vous entrez dans un hôpital, on vous demandera quel médecin spécialiste vous voulez rencontrer. Or vous n’êtes venu à l’hôpital que pour une simple grippe ou une migraine. Pour un mal qui peut rapidement s’éradiquer, faudrait-il patienter jusqu’aux horaires de spécialistes pour être soigné ? Pour une simple toux ou un mal de gorge ne peut-on pas avoir une ordonnance dans les plus brefs délais après une consultation ? Tous ces cas ont le droit d’être privilégiés en matière de soins et ne méritent pas de subir des maux ou symptômes parce qu’il n’y a pas un généraliste pour s’en occuper.
Faire carrière dans la médecine ce n’est pas seulement être pédiatre, gynécologue, dentiste, psychiatre ou autres, c’est plutôt s’engager à soigner, aider le plus grand nombre de patients. On observe des crises même aux urgences, le secteur est de plus en plus désert.
Les enjeux d’enrayer ce phénomène
La situation est telle que les médecins généralistes sont très souvent surchargés. Il arrive fréquemment que certains, comme d’ailleurs des médecins spécialistes parfois, ne peuvent plus prendre d’autres patients et l’affichent clairement. Malheureusement, cette attitude participe alors au fait que certains patients ne peuvent plus se soigner.
La pénurie de médecins implique également que des généralistes soient absents (pour congés ou lors d’un arrêt maladie), sans jamais trouver quelqu’un pour les remplacer. Une annonce médecin généraliste ne suffit pas. Par ailleurs, des médecins généralistes partent à la retraite plus tard que prévu, car leur cabinet libéral à vendre ne trouve pas preneur.
Enfin, vous avez forcément entendu parler des déserts médicaux. Et la pénurie de médecins n’arrange en rien ce phénomène désastreux pour la santé des patients. Certaines communes ou régions tentent d’y remédier en proposant des offres d’installation pour médecin généraliste. Très avantageuses, avec par exemple aucun frais à débourser ou une prise en charge totale de l’installation dans un cabinet et dans un logement, ces propositions ne sont pas toujours saisies. Elles concernent des localités moins attractives, où les jeunes médecins n’ont pas forcément envie de se baser. Moins de médecins, moins de chances de satisfaire sa recherche de médecin généraliste dans sa commune !
Quelles solutions pour limiter cette pénurie ?
Le Numerus clausus a été diminué dès la fin des années 1970, l’Assurance Maladie estimant que le nombre trop élevé de médecins était économiquement préoccupant. De 8500 admis en 1975, le Numerus clausus est passé à 3500 environ 20 ans plus tard. Cette baisse magistrale du nombre d’étudiants en médecine est évidemment l’une des causes principales de ce qui nous préoccupe ici.
Depuis quelques années, le Numerus clausus n’a cessé d’augmenter afin de compenser le manque de médecins, jusqu’à être maintenant supprimé. Cette solution toute trouvée a été malheureusement appliquée relativement tard, ce qui n’a pas empêché la pénurie. Cependant, ses effets bénéfiques sur la population étudiante et la population diplômée seront bientôt nettement visibles !
Les postes de médecin généraliste en France se sont ouverts à des praticiens étrangers, dans les hôpitaux comme à la ville. Faire venir d’autres médecins pour compenser notre manque de médecins dans notre pays a été une solution pour assurer la continuité des soins et limiter la casse.
Enfin, le déploiement de la télémédecine est une solution appliquée pour pallier le manque de spécialistes dans certaines zones géographiques. Les téléconsultations et la télémédecine sont des options envisagées et pratiquées en médecine générale également, particulièrement là où aucun emploi pour médecin généraliste n’a été pourvu.
Même si tous ces moyens mis en œuvre fonctionnent, ou fonctionneront, quelque peu pour atténuer les effets de la pénurie, n’oublions pas que la meilleure solution reste avant tout de redonner ses lettres de noblesse à la médecine générale.
Faire découvrir et donner envie
Le manque de médecins généralistes provient concrètement du fait que trop peu d’étudiants sortent diplômés de médecine générale. Nous avons expliqué plus haut les raisons ambitieuses de la spécialisation.
Mais l’attrait trop peu important de la généralisation provient avant tout d’un manque de perspectives de carrière, et de contraintes trop élevées. Honnêtement, rêvez-vous d’un emploi médecin généraliste ? Activité libérale comme pratique hospitalière comportent des horaires, des gardes ou astreintes ainsi que des exigences administratives bien trop contraignantes pour donner follement envie de s’y plonger !
Et si la meilleure solution était de redonner envie à nos étudiants en médecine ? Faire découvrir les meilleurs aspects d’un emploi médecin en tant que tel permettrait certainement de susciter de vraies vocations. Revaloriser l’activité en médecine générale, avec par exemple des avantages ou des aides, permettrait une meilleure reconnaissance dans ce travail. À la fois pour vous, futurs diplômés, et pour vous, docteurs déjà installés, avec l’espoir d’un peu plus de sérénité dans votre pratique.
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