S’établir au sein de son propre cabinet médical est une excellente opportunité d’évolution de carrière pour tout médecin. Néanmoins, pour être réussie, la reprise d’une clientèle libérale nécessite une sérieuse préparation de son projet en amont ainsi qu’une bonne organisation.

Prendre le temps de la réflexion

Vous cherchez à vous installer en cabinet et une annonce ou une proposition de reprise de patientèle a retenu votre attention. Un cabinet médical comporte divers éléments variables selon sa structure juridique, sa localisation géographique, le type de patients qu’il accueille ainsi que la transmissibilité des contrats qui lui sont liés. Avant de vous engager dans l’acquisition d’un cabinet, n’hésitez donc pas à examiner le fonds cédé sous ses différents aspects.

Pour commencer, une juste estimation des recettes et des charges du cabinet s’impose. Sont aussi à prendre en compte le nombre et la tenue des dossiers, l’âge et la fidélité des patients ainsi que la diversité des pathologies traitées. La question de la vétusté du mobilier, du matériel médical ainsi que de l’équipement informatique influencera également vos décisions. Par ailleurs, les obligations contractuelles liées à la présence de collaborateurs libéraux ou de salariés réclament, elles aussi, une vigilance particulière.

À ce stade, il est donc vivement conseillé de s’entourer de professionnels afin de sécuriser les audits comptables, financiers, fiscaux et juridiques nécessaires à la réussite de votre projet.

Bien préparer la transmission

Les négociations une fois abouties, un compromis de vente vient formaliser la valeur de la patientèle et les conditions de la cession. Sa signature met un terme à la recherche d’autres candidats à la reprise du fonds et révèle d’éventuelles conditions suspensives (obtention d’un financement, soutenance d’une thèse…).

La conclusion d’une convention de présentation de patientèle impose au praticien cédant de recommander son successeur à l’ensemble de ses patients en respectant leur liberté de choix et de l’introduire auprès de son réseau professionnel. Cette période de transition est cruciale pour la réussite de la cession et peut être anticipée par la mise en place d’un remplacement ou d’une collaboration durant quelques mois. La transmission progressive est d’autant plus importante s’il s’agit de votre premier emploi en libéral afin d’assurer la continuité des soins auprès des patients dans les meilleures conditions. Un cabinet en quête d’un candidat repreneur peut aussi accepter de former un étudiant interne en stage pour préparer sa succession.

Enfin, certaines formalités et démarches administratives peuvent être réalisées dès avant votre installation (auprès de l’ordre de votre profession, des cabinets d’assurances, des organismes de santé…) de même que la personnalisation du matériel médical (tampon, plaque professionnelle…) afin d’être opérationnel au jour de la cession.

Une reprise réussie

On voit assez souvent des annonces médicales de cessions de cabinet médical, mais trouver celle qui vous convient ne suffit pas pour réussir cette reprise. Nous avons déjà noté que le plus important dans cette démarche est de préparer au mieux son projet (estimer les recettes, évaluer les charges, coût de la reprise du matériel…). Il faut aussi prendre en compte les salariés déjà en place. La loi (article L.1224-1 du Code du travail) impose, en effet, que l’acheteur reprenne tous les salariés. Les contrats seront alors renouvelés dans les mêmes conditions que précédemment. Il est donc également capital de prévoir les salaires de ces employés.

Pour simplifier la cession de cabinet de médecin généraliste, on peut résumer cette démarche en 7 étapes. La première est de réaliser un pré-audit (identifier tous les éléments cédés avec le cabinet). La seconde consiste à effectuer au plus juste une évaluation comptable et financière (donner un prix aux éléments cédés). Faire appel à un expert-comptable peut s’avérer très utile lors de cette étape. Vient ensuite l’accord de principe des deux parties (cessionnaire et cédant). Celui-ci peut aboutir à un compromis de vente. À cette étape, il est fortement recommandé de consulter des conseillers juridiques (avocat ou notaire). Ils pourront alors réaliser un audit qui aboutira à la rédaction des contrats et des statuts de la société (cela n’est pas une obligation si rien de spécifique ne doit être indiqué).

Avant-dernière étape : la rédaction et la signature de l’acte de cession. Il ne faut pas oublier de l’enregistrer auprès des services fiscaux. Une fois le contrat entériné, il faudra informer les différents partenaires : salariés évidemment, mais aussi les confrères, les assurances professionnelles, l’Ordre professionnel, les fournisseurs, la caisse de retraite et la caisse de la Sécurité sociale et naturellement la patientèle. L’information aux patients doit suivre des règles déontologiques précises.

En faire plus pour simplifier l’ouverture d’un cabinet médical

Ces éléments sont les bases à prendre en compte lorsque l’on veut acquérir un cabinet libéral à vendre. Mais ce ne sont pas les seules choses auxquelles penser pour que tout se passe bien.

Avant même de sauter le pas et d’investir dans un cabinet dentaire à vendre, par exemple, il est indispensable de vérifier au plus juste le prix de cession. Le prix doit en effet correspondre à la valeur réelle du fonds libéral. La cession de patientèle doit évidemment être aussi prise en compte, car c’est un plus indéniable. La cession de clientèle de médecin généraliste est à privilégier, que vous débutiez en tant que médecin libéral ou non. Vendre sa patientèle est une excellente idée pour le médecin qui veut céder son cabinet, car cela séduit de nombreux candidats.

Il faudra aussi veiller à la clause de non-concurrence. Le médecin qui part ne doit pas s’installer à quelques mètres de son ancien cabinet sous peine de voir la patientèle le rejoindre. Cette clause doit répondre au régime légal et doit être rédigée avec soin.

Enfin, il faut également penser à une chose importante que l’on néglige trop souvent : le contrat de téléphonie. Veillez à ce que le numéro du cabinet puisse vous être transmis auprès de l’opérateur. Vous pourrez ainsi profiter du renom du médecin précédent en utilisant le même numéro de téléphone.

La cession de médecin généraliste ou autre n’est pas une sinécure et reste très réglementée. Si vous craignez de faire des erreurs, mieux vaut vous entourer de professionnels. Un cabinet de recrutement expert dans le domaine médical peut s’avérer être un partenaire de premier choix. Tout d’abord pour trouver le cabinet à acheter, mais aussi pour vérifier les différents points légaux, les atouts de cette vente de cabinet dentaire ou encore faire des projections (recettes révisionnelles, nombre de patients possibles, concurrences potentielles…). Vous pourrez ainsi acquérir votre futur cabinet médical dans les meilleures conditions et réussir votre reprise.

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