Pays de 20 millions d’habitants, la Roumanie doit faire face à un véritable exode de ses personnels les plus qualifiés, particulièrement des médecins, suite à son adhésion à l’Union Européenne en 2007.

La France est depuis une destination d’accueil privilégiée. Mais qu’en est-il concrètement sur le terrain ? Quelles sont les solutions mises en pratique à terme, afin de faciliter l’intégration de cette population souvent surdiplômée ?

Une relation biaisée : les effets pervers d’une nouvelle migration d’élite

Pour les seuls médecins, plus d’un millier sont ainsi arrivés chez nous entre 2007 et 2009, ce qui en fait à l’époque le deuxième contingent de praticiens étrangers exerçant dans l’Hexagone, derrière les Belges.

Si cette présence récente et massive de médecins roumains en France a un impact clairement positif sur l’offre de santé de notre pays, tant en ville qu’à la campagne, on peut s’interroger, à contrario, sur la pertinence d’une telle migration à long terme pour le pays de départ.

Car la Roumanie, malgré son intégration économique au sein du nouvel ensemble européen, demeure encore en 2020 un pays très pauvre, l’un des moins bien loti du continent. Et l’aventure française, si séduisante au premier abord, peut tourner au cauchemar pour les parties en présence, si mal préparées en amont…

Dépasser les préjugés, pour faire gagner tout le monde

40 ans de dictature communiste ont laissé des empreintes profondes dans l’histoire contemporaine roumaine, mais n’ont pas effacé les liens subsistants avec la France, autre pays de culture latine.

Le choc est toutefois rude pour bon nombre de médecins roumains en France, car perception de certains aspects de la vie quotidienne et, surtout, méthodes de travail peuvent être à l’opposé. Les recruteurs, après certaines déconvenues, en ont pris conscience, et mis en place des mesures ayant prouvé leur efficacité :

• cours de langue

• exonérations fiscales diverses, mise à disposition d’un logement. Cela s’inscrit dans la lignée des dispositifs aussi proposés aux nationaux, en vue de les inciter à s’installer en zones déficitaires, majoritairement rurales

• aides à la formation pour les proches, conjoints et enfants

• encouragement à exercer en structures pourvues d’équipes pluridisciplinaires type maisons de santé, permettant dialogue et soutien mutuel en cas de difficultés, plutôt qu’en libéral, où le risque d’isolement est réel

L’objectif est de fixer sur le long terme ces praticiens à la réputation nomade, ce qui n’est pas évident dans des bassins de vie à démographie déclinante. Mais tout reste possible pour ces nouveaux médecins roumains en France dont le projet, mûrement réfléchi, est pour beaucoup de rester définitivement dans leur pays d’accueil.

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