Pourquoi les jeunes médecins sortis d’internat sont-ils si peu attirés par la médecine libérale ?

30 mai 2022 | Médecin généraliste

Ces dernières années, le nombre de déserts médicaux n’a cessé d’augmenter, et ce, aussi bien en zone rurale que dans les villes de plus de 10 000 habitants. Il s’agit de territoires où le nombre de médecins par habitant est nettement plus bas que dans le reste du pays. Le manque le plus important touche les professions libérales au profit des hôpitaux ou des cliniques. Quelles sont les raisons d’une telle baisse de la densité médicale ? La médecine libérale est-elle en danger ?

Un numérus clausus trop exigeant ?

En 1971, Simone Weil, ministre de la Santé, a signé la mise en place du célèbre numérus clausus sanctionnant les étudiants de première année de médecine, aujourd’hui appelée Première Année Commune aux Études de Santé (PACES). Le but était de limiter le nombre de personnes intégrant les études de santé. L’objectif a été atteint depuis, en revanche, dans le même temps, les communes et hôpitaux subissent un réel manque de professionnels de la santé. Ainsi, de nombreux médecins libéraux ne comptent plus leurs heures et sont obligés de refuser les nouveaux patients. La perspective de journées sans fin n’est pas aux goûts des futurs praticiens.

Après la première année, les difficultés ne sont pas terminées pour les apprentis docteurs, puisqu’en sixième année, un second concours encore plus exigeant les attend. Il s’agit de l’étape qui déterminera leur spécialité. Les étudiants eux-mêmes témoignent, tout sera déterminé par leur classement. Une approche qui ne reflète pas un projet professionnel construit.

Un cursus axé sur une carrière en milieu hospitalier ?

Les années précédant le concours pour la poursuite en internat sont rythmées par des périodes de stage plus ou moins longues. Une écrasante majorité de ces immersions ont lieu en milieu hospitalier, et seuls trois mois sont consacrés à la pratique de la médecine libérale. Ainsi les étudiants n’ont plus pour ambition l’ouverture ou la reprise d’un cabinet, mais plutôt la direction d’un service d’un Centre Hospitalier Universitaire par exemple. De plus, dans ce milieu, les jeunes praticiens travaillent en équipe, avec le soutien d’autres médecins spécialisés, d’un secrétariat ou encore d’infirmiers. La solitude d’un cabinet médical n’attire plus nécessairement les étudiants et ils seront davantage portés vers l’intégration d’un centre médical pluridisciplinaire pour bénéficier de l’expérience de leurs collègues.

De plus, les démarches administratives d’un tel emploi repoussent bon nombre d’internes au profit d’une activité salariée pour laquelle la rémunération est quasiment identique.

Le statut libéral, un mode d’exercice différent du salariat

Que l’on parle d’installation de médecin libéral ou de médecin salarié, en établissement privé ou non, les modes d’exercice sont différents. Le statut aura un impact sur le régime social, le régime patrimonial et surtout le régime fiscal de chacun. Si un médecin libéral est payé à l’acte, le salarié, quant à lui, pourra bénéficier d’un salaire mensuel avec des congés payés et des engagements contractuels.

D’un autre point de vue, s’installer en libéral permet d’exercer un métier indépendamment du secteur public. Les jeunes praticiens ont la possibilité de pratiquer en cabinet médical, en clinique ou dans une maison de santé à qui ils versent une redevance. L’installation de médecin libéral de secteur permet également de choisir entre trois branches. Dans la première branche, les honoraires sont fixés et remboursés par la sécurité sociale. Dans la seconde branche, les honoraires sont libres et la sécurité sociale ne rembourse qu’une partie des consultations. En ce qui concerne la dernière branche, les honoraires sont libres et le praticien peut facturer les consultations aux patients. Il faut quand même noter que cette dernière branche est non conventionnée.

Une installation aux démarches complexes

Dans le cas d’une installation de médecin généraliste, un praticien qui décide de se tourner vers la médecine libérale doit procéder en plusieurs étapes. Dans un premier temps, il sera confronté au choix d’un secteur prometteur et devra trouver son implantation. Ce sera par la suite qu’il pourra rédiger un plan financier. L’assurance d’une implantation optimale réside dans le fait d’effectuer des remplacements. De cette manière, il est possible de tester la clientèle avant de s’installer de manière définitive. Il est également possible de prendre la succession d’un confrère qui a décidé de vendre sa patientèle après sa cession de médecin généraliste. À noter que le rachat d’une patientèle va varier en fonction de la situation géographique. D’une manière générale, elle représente près de 50 % du CA annuel.

Concernant les formalités administratives, la démarche la plus importante est l’inscription à l’ordre des médecins. Il faudra par la suite que les internes fassent enregistrer leur diplôme à l’Agence régionale de santé. Pour ceux qui souhaitent exercer dans leur propre cabinet, les formalités sont plus complexes. Il est essentiel de trouver un cabinet libéral à vendre ou à louer avant de pouvoir procéder à la rédaction des statuts et de le publier dans un journal d’annonces légales. La dernière étape consiste ensuite à immatriculer la société au registre du commerce et des sociétés.

Le statut de médecin salarié fortement apprécié par les jeunes médecins ?

Il est d’une évidence que l’offre d’installation de médecin généraliste en tant que salarié est bien plus prometteuse par rapport à un statut libéral. Bien qu’un praticien qui exerce dans son propre cabinet puisse bénéficier d’un salaire de plus de 8 500 euros par mois, cela reste irrégulier. Le médecin salarié, en revanche, profite d’un revenu mensuel régulier. À cela viennent s’ajouter l’accès gratuit à une formation, une protection sociale, des amplitudes horaires contrôlées et un accompagnement matériel.

BRM Conseil : la référence en recrutement médical

Bien que le statut de salarié soit fortement apprécié par les jeunes médecins, il est important de trouver les établissements qui recrutent. BRM Conseil, spécialiste en recrutement médical, est la référence dans le domaine. Le cabinet met en relation les établissements de santé en recherche de médecins pour installation et praticiens de toute spécialité. BRM Conseil propose aussi une aide pour l’installation d’un médecin libéral.

Travaillant en étroite collaboration avec plusieurs structures hospitalières, BRM Conseil est un artisan dans le domaine du recrutement de médecin. Vous êtes un praticien en quête d’un emploi de médecin salarié ou libéral ? BRM Conseil est à votre disposition. Il en va de même si vous êtes une structure qui cherche un médecin généraliste pour une installation.

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