.Avec le départ en retraite de nombreux médecins, les campagnes françaises souffrent d’un manque cruel de renouvellement des médecins généralistes sur tout le territoire. Cela est d’autant plus alarmant dans certaines zones rurales extrêmement impactées (communes rurales en périphérie des grandes métropoles et communes éloignées de ces pôles). En effet, selon l’INSEE en 2020, un médecin généraliste sur deux ne serait pas remplacé. Le conseil national de l’ordre des médecins prévoie que cette baisse se poursuive jusqu’en 2025. Effectivement en 2020, 47,3 % des inscrits au conseil national de l’ordre des médecins sont âgés de plus de 60 ans. De plus la proportion de la spécialité médecine générale a diminué ces dernières années et la profession subit encore les effets du numerus clausus réduisant le nombre de candidats. C’est un véritable défi pour ces fameux « déserts médicaux » ou zones rurales prioritaires. Ils déploient de nombreux efforts afin de rendre attractives les installations des futurs médecins généralistes en zone rurale.

Facilitation d’installation et avantages financiers

Un décret paru en décembre 2020 notifie que les ARS (Agence Régionale de Santé) peuvent établir un « contrat de début d’exercice ». Il peut être établi avec un étudiant en médecine ou un médecin en activité libérale. Ce contrat offre une rémunération complémentaire et un accompagnement à l’installation. En contrepartie, le médecin devra s’installer dans une zone rurale prioritaire déficitaire en médecin pour un temps minimum. À cela s’ajoutent les diverses aides des collectivités et les tarifs particulièrement attractifs des cabinets à la vente. Il est à noter que pour encourager le médecin, plus il travaille, plus les aides sont conséquentes (nombre de jours travaillés, majoration de l’aide en cas d’exercice dans un hôpital de proximité par exemple).

Une concurrence inexistante et une demande accrue

La population est de plus en plus vieillissante. Le médecin généraliste en zone rurale voulant s’installer ne manquera donc pas de demandes. En effet, généralement médecin de famille et référent, la relation aux patients est privilégiée, mais aussi très sollicitée. Ne regardant pas ses heures, un médecin généraliste peut donc accumuler ses consultations d’autant plus qu’il n’y a pas de concurrence. De nombreux médecins déclarent ne pouvoir répondre aux demandes des patients et refusent même des consultations. En outre, le médecin peut facilement étendre sa zone géographique de mobilité. De nombreuses personnes isolées ne peuvent se déplacer. Il augmentera ainsi le nombre de ses consultations. Les perspectives de rémunération du médecin généraliste en zone rurale se révèlent alors beaucoup plus avantageuses que celle d’un médecin installé dans une grande métropole.

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