Emploi médecin généraliste : que choisir entre médecin salarié ou médecin libéral ?

22 décembre 2021 | Médecin généraliste

La profession de médecin généraliste reste majoritairement pratiquée en libéral. Pourtant, les praticiens sont de plus en plus nombreux à vouloir exercer leur activité sous le régime salarié. En effet, chacun de ces deux statuts apporte son lot d’avantages. Afin de guider votre réflexion vers le statut qui vous convient le mieux, deux éléments essentiels sont à prendre en considération. Le mode de rémunération est essentiel, ainsi que le type de structure au sein de laquelle vous souhaitez exercer votre métier.

Mode de rémunération et indépendance

L’une des différences fondamentales entre les deux statuts, salarié et libéral, réside dans le mode de rémunération.

Les médecins généralistes qui exercent en libéral sont rémunérés à l’acte. Lorsqu’ils sont conventionnés, leurs honoraires dépendent des tarifs conventionnels fixés par l’Assurance Maladie. La plupart des professionnels affichent les tarifs établis par la convention nationale (secteur1), toutefois certains praticiens facturent, en raison de leur notoriété ou de la complexité de leurs actes, des dépassements d’honoraires (secteur 2). Les professionnels non conventionnés restent libres de déterminer le montant de leurs honoraires (secteur 3). Les médecins libéraux conservent donc la maîtrise de leur niveau d’activité (en terme de volume d’actes) et exercent leur profession sous leur responsabilité.

Les médecins salariés, soumis par un lien de subordination à l’organisme qui les emploie, perçoivent une rémunération mensuelle. Leur salaire est versé en fonction du taux horaire et du nombre d’heures fixés aux termes de leur contrat de travail, indépendamment du nombre d’actes pratiqués. Le statut de salarié est généralement apprécié pour la protection sociale et l’accès à la formation continue auxquels il donne droit ainsi que pour s’assurer un certain équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.

Lieu et conditions d’exercice de la profession

Les médecins généralistes choisissent en général soit de s’installer en indépendant sous le régime libéral soit de postuler auprès d’organismes de santé publics ou privés (hôpitaux, cliniques indépendantes…). En pratique, les médecins généralistes libéraux travaillent essentiellement dans des cabinets médicaux, des maisons de santé ou des cliniques privées. Les établissements hospitaliers et les cliniques requièrent du praticien libéral une redevance à titre de dédommagement notamment pour le prêt des équipements ainsi que l’usage des locaux et services.

Nombre de professionnels de santé salariés pratiquent, quant à eux, en milieu hospitalier. Le travail en équipe, les expériences pluridisciplinaires, l’absence d’investissements en matériel et l’allégement des tâches administratives sont autant d’attraits vers ces établissements de santé. D’autres s’orientent vers des emplois de médecin de PMI, scolaire, du travail, de compagnie d’assurances

Quels que soient leurs choix initiaux, les médecins généralistes peuvent aujourd’hui basculer d’un statut à un autre en fonction de l’évolution de leur carrière. Ils peuvent même cumuler au gré des opportunités une activité libérale avec un emploi de salarié.

Le salaire, le nerf de la guerre

Il est donc indispensable de bien réfléchir au statut que l’on va adopter. L’un offrant une grande liberté de rémunération puisque, pour simplifier, on choisit le tarif auquel on va être payé. L’autre offrant la sécurité puisque tous les mois on reçoit le même salaire, que l’on ait vu des dizaines de patients ou aucun.

Pour ce qui concerne le médecin qui a choisi de s’installer en libéral, il est nécessaire de bien comprendre que l’on va posséder sa propre entreprise. Beaucoup de travail supplémentaire devra donc être mis en œuvre (comptabilité, recherche de patientèle…). Certaines communes recherchant un médecin libéral peuvent toutefois alléger ce travail en proposant des aides.

Le salaire d’un médecin libéral exerçant depuis moins de 5 ans est en moyenne de 4300 euros. Il peut atteindre 7500 euros en fin de carrière. Mais il est important de savoir que de nombreuses charges vont fortement réduire ce gain. En tant qu’indépendant, il devra régler les charges dues à l’URSSAF. Ainsi, s’il a choisi d’être du secteur 1, il devra déduire près de 23 % d’assurance maladie (s’il gagne annuellement entre 45 250 et 57 590 €, il devra ajouter de 0 à 6,2 % et 6,2 % s’il gagne plus de 57 590 €), près de 11 % de CSG-CRDS. S’il exerce en secteur 2, la CSG-CRDS est la même. L’assurance maladie grèvera les gains de près de 10 % auxquels s’ajoutent entre 0 et 3,10 % selon le chiffre d’affaires.

Le médecin libéral devra aussi naturellement régler le salaire de ses employés et la location du local. Il faut encore ajouter les cotisations retraite, les impôts, la CET et les taxes professionnelles (jusqu’à 4 % du CA). Au total, ces différents frais peuvent donc atteindre près de 60 %.

Pour ce qui est du médecin salarié, celui-ci gagne entre 4500 et 9000 euros par mois. La rémunération va dépendre du type de structure dans laquelle il exerce, de son expérience et des négociations qu’il a menées. Toutes les charges sont calculées directement et il n’aura donc pas à vérifier qu’il n’a rien publié pour être en règle.

D’autres critères à prendre en compte pour choisir

L’installation d’un médecin généraliste libéral n’est pas toujours simple. Il faut trouver le lieu où exercer, créer sa patientèle (ou racheter celle-ci)… Toutefois, il est possible d’obtenir des aides pour l’installation d’un médecin libéral pour alléger l’aspect financier. Un médecin libéral qui s’installe pourra ainsi être exonéré de la Contribution Économique Territoriale (qui comprend la cotisation foncière des entreprises et la cotisation ajoutée des entreprises). Il peut également bénéficier d’une abrogation de la majoration de 25 % sur l’impôt sur le revenu s’il adhère à un organisme agréé (AGA). Il peut encore demander, dans certains cas, des réductions sur les dépenses si vous devez utiliser votre véhicule (visite à domicile). Dans le cas d’une installation en zone prioritaire, des aides financières sont disponibles.

L’aspect financier est très important, mais il n’est pas le seul pour choisir. Si vous aimez être totalement libre ou si vous souhaitez vous installer dans une région particulière (qui ne possède pas de structure hospitalière), mieux vaudra vous tourner vers le libéral. Vous pourrez ainsi poser vos valises dans un village qui cherche un médecin.

Si vous avez en horreur les démarches administratives et ne voulez pas penser cotisations, URSSAF et autres frais d’installation, être salarié est alors le choix à privilégier. C’est aussi une plus grande liberté puisque bien souvent le médecin généraliste libéral ne compte pas ses heures.

Pour ce qui est des postes proposés, l’expert de la médecine libérale peut s’installer là où il le souhaite. Il peut aussi répondre à une offre d’installation de médecin généraliste émise par une commune. Dans certains déserts médicaux, de nombreuses communes cherchent un médecin généraliste. C’est donc une opportunité pour commencer sa carrière sans attendre. Pour ce qui est des postes en salarié, ils sont plus difficiles à obtenir, la concurrence étant parfois très rude. Naturellement, il est possible de trouver une aide efficace pour trouver cet emploi (et cela concerne aussi les médecins libéraux à la recherche d’un cabinet à vendre) avec les cabinets de recrutement médicaux. Ceux-ci regroupent tous les types d’offres (libéral et salarié). Ils peuvent aussi vous proposer leur expérience et leur aide pour vous aider à choisir entre ces deux statuts.

Si vous hésitez encore, sachez qu’il est aussi possible d’exercer en tant que salarié avec une activité libérale supplémentaire. Ce statut mixte peut s’avérer utile pour effectuer un choix.

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